Au retour de la brisolée de Pré-Giroud

(article publié dans le Journal de Vallorbe)

« Vous avez entendu les coups de canon ?! »

A peine arrivé sur l’esplanade du Fort de Pré-Giroud, on est immédiatement accueilli par les passionnés, certains en tenue 39-45, ravis de partager les anecdotes liées au Fort de Vallorbe. Il y’a déjà une belle ambiance de fête !

La météo se prête parfaitement à cette brisolée proposée par une équipe souriante. Les arbres alentours revêtent peu à peu leurs habits d’automne et les habitués de l’événement se régalent déjà de charcuterie, fruits, vacherin, raclette, sans oublier les marrons chauds ! Le buffet est magnifique, chaque produit proposé est parfaitement mis en valeur. Les sourires sont sur tous les visages et cela fait du bien.

Certains se permettent même l’achat d’un bonnet de police de l’époque 39-45 et le portent fièrement. Cela contribue à une atmosphère légère, joviale et particulièrement sympathique.

Un monte-charge à entretenir

Durant le repas, c’est le temps des discussions au sujet du Fort de Pré-Giroud. Nous apprenons que la Fondation du Fort recherche activement à financer une rénovation importante du monte-charge.

La société Schindler reconnaît qu’il s’agit désormais de la plus ancienne installation du pays, mise en service en 1938, et encore parfaitement fonctionnelle. Une jolie publicité pour cette entreprise !

Toutefois, afin de garantir la sécurité de tous, il s’agira de rénover certaines parties en 2022. La brisolée organisée ce jour-là contribue certainement à réunir le budget pour l’assainissement de cette installation clé pour chaque visiteur peu sportif.

Willy HELFER honoré

Soudain, Jean-Michel Charlet, président de la Fondation du Fort de Pré-Giroud, s’éclaircit la voix et annonce l’inauguration d’une plaque commémorative, réalisée en l’honneur de Monsieur Willy Helfer, qui aura donné une bonne partie de sa vie à cet ouvrage fortifié. Jugez plutôt :

Le jeune Willy Helfer entra à Pré-Giroud durant l’année de ses 20 ans. Nous sommes en 1939 et il est mobilisé au Fort, comme soldat des troupes de forteresse. Entre le 29 août 1939 et 16 novembre 19340, il n’aura bénéficié que de 6 jours de congés, comme l’indique une copie de son livret de service, visible durant la visite (cherchez au bureau de compagnie). Un engagement complet au service de son pays.

De retour à la vie civile, il travaille comme garde fortification. Puis, une fois retraité, il prend la tête d’une jolie équipe de copains, avec lesquels il créera ce que nous connaissons aujourd’hui du Fort de Pré-Giroud. Véritable touche à tout, il se révèle maquettiste, céramiste, électricien, maçon, peintre, documentaliste et n’aura de cesse de mettre en valeur cet ouvrage fortifié important pour lui. D’abord guidé par l’amitié et par la sauvegarde d’un patrimoine technique et militaire, il a marqué l’endroit au fer rouge.

En 2016, il aura tourné une dernière fois la poignée de la robuste porte d’entrée de la forteresse de Vallorbe. Depuis, personne ne l’a oublié et il reste très présent, grâce aux nombreuses traces laissées derrière lui.

Si vous ne le connaissiez pas, levez simplement les yeux vers le ciel au moment d’entrer dans le Fort.. Vous y verrez cette plaque honorifique, indiscutablement méritée.

Haut de page