Restons simples ... et instinctifs!

En moins d'un mois, nous venons en aide à deux groupes de canyoning, bloqués dans le canyon de Coiserette. L'un des groupes se trouvait être ... la colonne de secours de la gendarmerie nationale française. Rien que ça.

Intéressés par les circonstances?

Tout d'abord, une petite explication sur la technique du rappel débrayable. Ce mécanisme est très pratique en canyoning, puisqu'il permet:

  1. de pouvoir ajuster la longueur de la corde, dans le cas où il est impossible de voir la fin de la cascade ;
  2. de transformer le rappel en moulinette, pour descendre un canyonneur bloqué, tétanisé, qui se trouverait en plein dans le jus.

RappelDebrayable.jpg Il existe plusieurs façons d'équiper un rappel débrayable. Les techniques diffèrent, mais une seule semble être recommandée par l'Ecole Française de Canyoning. Elle consiste à utiliser un descendeur "huit" placé en butée, ainsi qu'une demi-clé pour vérouiller le système. En cas de problème, il suffit de défaire la clé pour que la personne au sommet du rappel fasse coulisser la corde et amène le pauvre canyoneur au bas de la cascade.

Pas de problème avec cette technique, à condition que le dernier retire le descendeur de la corde avant de se lancer. Nous pensons que dans certaines situations, la corde est déjà suffisament difficile à rappeller, sans l'encombrer davantage avec du matériel.

Dans le cas du premier groupe, que nous suivions de près, nous sommes donc arrivés immédiatement pour décoincer la corde et leur permettre de continuer. Il s'agissait de la colonne de secours, qui s'exerçait (hum)... Ils se sont bloqués lors du rappel de 5 mètres, dans la partie finale, avant la jolie partie étroite de fin du canyon.

En ce qui concerne le 2ème épisode, moins drôle, il s'agissait d'un canyoneur qui avait vendu un canyon d'initiation à des personnes curieuses de découvrir notre sport. Seul, il devait encadrer un groupe de près de 10 personnes. Pour nous, c'est une première erreur, sachant que nous comptons un canyoneur expérimenté pour 3-4 personnes.

Bref... lorsque nous sommes arrivés, le leader commençait à remonter sur sa corde bloquée pour aller la décrocher et poursuivre le canyon avec son groupe... qui commençait d'ailleurs a sentir le froid. Quelle imprudence! Et si, arrivé au milieu de la remontée, sa corde se débloquait? Le pauvre malheureux finissait bien mal en point, avec un groupe sans leader, bloqué dans le canyon...

Coiserette_R1.jpg En orange, le passage standard de la corde qui offre un agréable rappel arrosé. Imaginez le leader qui doit remonter dans la chute pour débloquer sa corde, 20 mètres plus haut!

Le descendeur, resté sur la corde au moment du rappel, s'était bloqué. Nous avons pu décoincer tout cela, depuis le haut. Et il y'avait, non seulement un descendeur, mais également une dégaine d'escalade. Comment est-ce que cette corde avait une chance de coulisser entre les deux rochers?

Pour nous, venant de Suisse, nous nous posons des questions sur la formation donnée par l'Ecole Française de Canyoning. En particulier, sur les points suivants:

  1. Combien de personnes débutantes, un canyoneur expérimenté peut-il surveiller, encadrer?
  2. Que faire lorsque la corde est bloquée (cas ci-dessus)? Faut-il la laisser et poursuivre avec la corde de secours? Tenter de la débloquer avec les risques que cela comporte?
  3. Est-ce que cette manière d'équiper un rappel débrayable est rééllement adaptée en canyon?

Les commentaires sont appréciés, à titre d'échange d'idées... pour limiter les erreurs dans notre sport.

Au fait: sans rancune pour les personnes citées en exemple... on fait tous, un jour ou l'autre, une bourde!

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